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Echec de la politique de la ville et solutions

      

 
Dans un entretien consacré à " La gazette des communes ", Jacques Donzelot, sociologue conseiller au Plan urbanisme construction et architecture, explique : "  L’échec de la politique de la ville est tout d’abord celui d’une politique publique qui s’est concentrée progressivement sur le traitement des lieux au détriment des habitants ".

 

La politique de la ville c’est en partie ce qu’on fait pour traiter des zones urbaines sensibles. Ce qu’on a fait n’a pas marché car toujours d’après ce Monsieur dans les années 80 la logique de développement social des quartiers avait pour ambition de mobiliser les personnes et de valoriser leur capacité à changer la donne. Faute de savoir faire et de moyens cette politique a basculée vers une approche urbanistique du sujet : on a détruit des immeubles pour construire du neuf et on a prôné la mixité sociale. C’est là qu’on a encouragé les classes moyennes à venir s’installer dans ces bâtiments neufs et on a déplacé des habitants "  des cités " vers des logements d’autres zones urbaines. Cette politique s’est avérée être un échec car elle n’a fait que dresser les habitants les uns contre les autres. On voulait faire des quartiers des zones dessinées sur le papier et on a ignoré leur spécificité, leur place dans la ville. Les habitants qui se sont vus déplacés ont vécu cela comme une humiliation. Ils avaient l’impression d’être déplacé comme des bestiaux. De même la rénovation des quartiers est vécue souvent par la population comme une contrainte souvent humiliante.

 

Alors les solutions : voili voilà elles arrivent.

 

Tout d’abord Monsieur Donzelot nous cite l’exemple de la Grande Bretagne et de son " Local strategy partnership " qui consiste à élire un représentant de chaque catégorie d’habitants du quartier ( retraité, jeunes, minorités ethniques, etc). Chaque groupe ou sous groupe est partie prenante à l’action engagée dans le quartier. Cette méthode permet d’éviter le processus de ghettoïsation et de méfiance des uns vis à vis des autres et en termes d’investissement elle coûte 5% du coût de la rénovation.

 

Et puis, et puis , il faut favoriser la mobilité dans les quartiers. Ceci veut dire qu’il faut surtout faire des efforts pour permettre aux gens d’améliorer leurs conditions : emploi, logement, scolarité. Il faut favoriser la mobilité sociale.

 

Ben y a du boulot !

 

D’après un article de H. J. " La gazette des communes "

Jacques Donzelot : Quand la ville se défait : Quelle politique face à la crise des banlieues ?, éditions du Seuil

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Autosuffisance énergétique et mixité sociale dans la politique de la ville

      

      Image de Flick.fr

En lisant la Gazette des communes du 30 octobre 2006 ( eh oui ça date) j’ai repéré deux articles intéressants à mon sens.

 

Le premier relate une expérience réalisée à Güssing, une commune autrichienne arrivée à être autosuffisante en énergie, le second est l’interview de Jacques Donzelot, sociologue à l’occasion d’un dossier sur la " politique de la ville " (entendez ce qu’on fait pour réduire les problèmes des banlieues)

 

Güssing donc : Seule commune d’Europe à afficher une totale autonomie énergétique, elle doit son exploit à une nécessité de survie. En effet à la fin des années 80, Güssig affiche un déclin qui semble inexorable avec l’exode de ses habitants (7 habitants sur dix travaillent à Vienne ou à Graz, la population passe de 4800 à 4000 habitants en quelques années), une industrie inexistante ( 50 passés en lisière du rideau de fer), une agriculture qui ne suffit pas à faire vivre les paysans.

En réfléchissant aux moyens d’attirer les investisseurs, les élus de Güssig réalisent alors qu’ils disposent sur place de supports d’activité tels que le soleil, les produits agricoles et la forêt qui couvre 40 % du territoire.

Güssing a trouvé un soutien auprès de l’EEE, Europäisches Zentrum für erneubare Energie( Centre européen des énergies renouvelables) qui intervient dans la recherche, la formation et le montage de projets.

Dès 1991 la production de gazole à partir de colza alimente le réseau national de carburants.

En 1996 la commune relie son réseau de chaleur à une centrale de cogénération au bois. Cette centrale, la première du genre au monde a coûté 10 millions d’euros. C’est un groupe de forestiers implantés dans un rayon de 35 kilomètres qui assure l’approvisionnement du site (13 000 tonnes par an)

L’énergie produite par cette centrale excède la consommation de la commune et est vendue à 15 centimes d’euro le kilowattheure. L’énergie produite par le bois permet une économie de 30% pour le consommateur.

En dix ans, Güssing a attiré une cinquantaine d’entreprises fortement consommatrices d’énergie notamment les deux premiers producteurs nationaux de parquets.

Une autre centrale de congénération a été créé à Strem à quelques kilomètres qui exploite divers produits comme le trèfle, le maïs, le colza ou la paille. Les cultures énergétiques offrent une activité d’appoint aux agriculteurs qui sont parallèlement serruriers ou menuisiers car l’agriculture ne les fait pas vivre.

Le centre de Güssing a développé une activité d’écotourisme et mène des recherches sur la gazéification du bois en vue de produire un gaz proche du gaz naturel ou un biocarburant.

" Les énergies renouvelables ne font plus ricaner, constate Daniela Augustin, chargée de mission à EEE. Le scepticisme de certains a cédé la place à un propos unanime : " on " a eu raison de prendre cette orientation. Car l’avantage économique de la biomasse sur les énergies fossiles est aujourd’hui flagrant ".

 

D’après un article de Laurence Madoui – La gazette des communes- 30 octobre 2006

 

L’interview du sociologue dans un prochain post.

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Tanta Maria et les vaches

 

 


 

 

Tante Maria court dans la grange ! Ce midi, je l’ai vue. Elle dit aux autres qu’elle allait fumer une cigarette et sortit. Je la suivis. Quand je la vis, elle courrait vite de long en large sans s’arrêter. Parfois on avait l’impression qu’elle restait un peu suspendue en l’air avec ses jambes bottées qui montaient et descendaient comme des ciseaux. Comme elle faisait du bruit, les vaches la regardaient. Et puis tout à coup, elle s’arrêta, essoufflée devant une vache bien précise. Cette vache était habitée d’une drôle de force : elle avait un drôle de corps, une drôle de tête aussi. On eût dit qu’elle avait du foin autour d’elle alors que je sais pertinemment que dans une caillebotis (enclos pour vache avec une grille derrière où tombent les excréments et du caoutchouc pour dormir), il n’y a pas de foin. Cette vache se démarquait singulièrement de ses compagnes : c’était une hors-la-loi. Elle la regarda méfiante. C’est comme si elle avait voulu libérer la force contenue dans l’animal. Elle avait l’air de craindre ses airs réprobateurs. Alors elle fit une chose. Elle scruta l’animal et l’énerva pour qu’il fume, écume de colère, se détache (il ne faut pas énerver le bétail pendant la journée car il donne moins de lait le soir et les animaux colériques sont dangereux) et soit libre. Mais la vache regarda tranquillement Tante Maria et cligna des yeux.

- Tu es intelligente, toi, dit Maria qui avait l’air étonnée par la faculté de détachement de l’animal, sa supériorité tranquille.

Puis Maria comprit. Elle utilisa ce que la vache lui avait enseigné. Elle passa à la voisine, la regarda et cligna des yeux. La vache cligne ! ça marche !

 Sans le savoir, l’hors-la-loi lui avait enseigné la façon de répandre la paix soit avec vous chez les vaches : il suffisait de cligner des yeux.

Après elle est allée cligner deux ou trois fois chez d’autres vaches et je me suis bien cachée parce qu’elle est rentrée dans la cuisine. Puis je suis rentrée dans la cuisine aussi et j’ai dit que j’étais allé m’aérer. Les autres buvaient encore leur café.

 La prochaine fois que Tante Maria viendra à la ferme je regarderai si elle court encore. Elle a pas le droit d’énerver les vaches comme ça et après tout on ne parle pas aux animaux. Ils comprennent rien de toute façon. Moi je ne parlerais jamais aux vaches. Je m’intéresse plus aux machines.

 

 

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Le bordel des sens

Ah toujours construire dans le bordel

Sans trop savoir ce qu’on fait

Accepter le hasard

Jeter sa vie aux dés

Et partir dans des aventures

Renaître différente

Parmi les tunnels menaçants

Sortir sa tête de l’eau

Et accepter

D’aller replonger

Comme on jette sa vie aux dés

En comptant sur son corps

Legs de la nature

La conscience devient autre

La perception devient autre

Les sensations deviennent autres

Comme on jette sa vie aux dés

 On compte sur son cerveau Legs de la nature

Pour tenir le coup

Personne ne s’en rend compte

Société d’ aveugles

On jette sa vie aux dès

Dans un étourdissement qui submerge

Je jette ma vie aux dés

C’est toujours ainsi

Que j’apprends

J’expérimente l’effort

Larguez les amarres

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Editions Comp'act

Les éditions Comp’act (http://www.editionscompact.com/ ) ont des problèmes. Apparemment on leur a supprimé une facilité qu’ils avaient pour la diffusion et ils sont un peu dans la mouise. Guerre entre éditeurs ou volonté de réduire certains au silence ?

 Ils ont envoyé un email aux auteurs et à leurs lecteurs pour demander à ce qu’on achète des ouvrages de leur fond. J’ai commandé « Contes z’à diction» de Jacques DEMARCQ et « La vie des systèmes » de Franck HOUNDEGLa. Les deux bouquins sont super. Je les ai reçu hier.

 Compact est une maison d’édition très exigeante qui publie des textes un peu ignorés du grand public. Elle gagne à être connue. Je vous invite à visiter son site et à commander un bouquin, histoire de les soutenir, toujours pour contrer la situation pléthore de livres mais rien de nouveau, de subversif, de créatif à l’horizon. Je vais peut être aussi leur demander l’autorisation de publier leur mail sur ce blog. A voir.

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Handicap

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En matière d’intégration des personnes handicapés nous avons des progrès à faire en France. En effet on voit très peu d’handicapés dans la rue. Ils se terrent. En Allemagne il m’est arrivée de voir deux personnes se promenant en fauteuil côte à côte et se tenant la main. Ils font leur vie. Ou encore un monsieur en tenue de cycliste qui avait un sérieux problème aux jambe car il avait de la peine à marcher, boire un verre dans le bar lounge d’une gare sans que personne ne fasse attention à lui.

 Ces personnes ont une vie. Elles font partie de la société et en Allemagne personne ne les regarde. C’est normal. N’est-ce pas mieux ? A quoi servirait un regard apitoyé ? Elles se débrouillent avec leur handicap. Le mieux c’est d’arriver à faire une force de son handicap. Eh oui ça peut devenir une force.

Mais en France il n’y a pas de scènes pareilles dans les rues. C’est bien la preuve que quelque chose ne va pas au niveau de la société.

On m’objectera que de plus en plus de choses sont faites. C’est vrai mais nous sommes très en retard.

Ce matin j’ai suivi une formation sur les premiers secours. Seuls 6% des français sont formés au secourisme contre 40% des allemands et 80% des américains je crois. En Allemagne la formation de secourisme est obligatoire dans le cadre du permis de conduire. Nous avons des progrès à faire.

En fait le handicap est une souffrance. Mais n’est-ce pas de la souffrance qu’on tire la sagesse ? Un enfant apprend en se faisant mal. Non ? Quand on a souffert on met les priorités à des niveaux nouveau, différents. On se recentre sur l’essentiel. Non ?

 

 

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Saute

-Saute, saute…

-Je ne peux pas….

-Mais tu sautes !

-Non…

Marie et Alex jouent à l’élastique. Comme ils ne sont que deux et que le jeu requiert deux personnes piliers et une personne sauteuse, ils jouent avec un arbre. C’est Marie la plus rapide au jeu après qu’elle ait longtemps hésité à sauter bien que ses os soient lourds et ses formes enveloppées. Car Alex a trouvé un truc : il l’énerve.

Marie ne sauta jamais aussi haut que le jour où elle vit cet homme à la télévision : le coriace, quarante années de camps de concentration (nazis et bolcheviks). Le coriace était croate, méfiant, il refusait de parler toute autre langue que la sienne propre. Il racontait ses déboires aux caméras en esquivant les larmes. Quand on lui demandait pourquoi les bourreaux s’acharnaient ainsi sur les gens, il répondit : « Ils aimaient ça » .

A la fin de l’émission, il sortit une flamme en émail, la présenta aux caméras. Il ne faisait pas plus confiance à nos médias qu’au personnes qui l’avaient persécutées. Les gens riaient. Il avait tenu quarante ans. Selon lui, sa victoire n’avait rien à voir avec la force. Elle tenait au fait qu’il ne s’était jamais abaissé à manger des os et autres détritus :il était resté digne.

 « Jamais, avait-il dit, jamais ». Le mot à ne pas prononcer si tu tiens à être embauché dans n’importe quelle entreprise, lecteur : « jamais ».

Marie fut marquée par le coriace. Elle l’aimait, il lui faisait honte. Ainsi elle s’appliqua au jeu et sauta plus haut. Le coriace symbolisait l’insurmontable élasticité de l’être, l’incapacité de l’homme à se tuer tant qu’il n’a pas vaincu l’ennemi. Bizarrement le coriace symbolisait l’espoir.

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Ma visite chez les Bahaï

      

 

Les Bahaïs sont des gens qui ont une religion intéressante. Ils estiment que certains nouveaux prophètes dans le monde apportent une évolution dans le religieux.
Ils prônent la paix dans le monde et disent que ça arrivera. Le fondateur de cette religion est une personne perse du 19 e siècle, Balahullah qui a été persécuté mais a laissé beaucoup d’écrits.

 Les Bahaï ne forcent personne à rien. Ils ne font pas de prosélytisme. Les décisions à prendre se prennent de manière collégiales. Des prières quotidiennes sont prescrites mais on ne force pas les gens, on ne les culpabilise pas.

J’ai été invitée chez des personnes comme ça , deux personnes âgées et leur fille qui avaient organisé un repas. La maison était grande et belle. J’ai été très étonnée car je m’attendais à trouver des personnes vieilles ayant mal partout.

Mais ce n’était pas ça. Le vieux monsieur était d’une courtoisie exquise et la vieille dame très belle et courtoise aussi. Le repas était très bon et raffiné. J’allais dehors pour fumer. Nous avons discuté de choses et d’autres, de ma religion catholique, de leur religion Bahaï.

D’autres invités discutaient également. Je me suis sentie très bien. J’ai fait très attention à rester courtoise. En partant j’avais envie de devenir Bahaï. Mais je me suis souvenue qu’un jour quelqu’un m’a dit qu’il valait mieux rester ce qu’on était.

En effet le religieux et ses rites sont pour moi intimement liés à l’enfance . J’ai le souvenir d’un sentiment religieux quand j’étais une petite fille. Je me vois à l’église, dans la sacristie avec le curé d’alors. Si je devenais Bahaï je devrais apprendre de nouveaux rites et tout cela ne serait plus pareil. Pour moi il est plus constructeur de rester catholique.

Pourtant les principes Bahaï d’un seul Dieu, d’une évolution du Monde et du religieux, j’y crois et les fais miens. Peut être qu’un jour je deviendrai vraiment Bahaï.

 

 

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Le temps est écoulé....

 

Le temps est écoulé

où j’écoutais des valses viennoises

où la confiance joignait sa force au souvenir,

où j’étais différente et retardée,

où je riais gaiement à côté des pommiers.

L’eau coule et ne s’arrête pas ;

Le temps passe et je suis Ce que j’étais ,

Un pendant du temps.

Les mimosas sont des fleurs

Dont je ne connais ni l’apparence ,ni l’odeur ,

Juste le nom

Adieu passage

C’est déjà les tourments

De ma vanité

Je ne rêve presque plus

 L’eau déchire la neige de Noël.

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