/image%2F0994827%2F20220321%2Fob_450d5f_bertold-brecht.jpg)
Trouvé dans une vieille boite rangée au garage...
Trouvé dans une vieille boite rangée au garage...
Nous n'avons pas de belles mains dans la famille ou alors nous avons les mains de Jeanne Marie du poême de Rimbaud, des mains qui ont travaillé.
Mon premier psy disait que les enfants des personnes ayant travaillé de leurs mains deviennent des têtes, des esprits. Il ne m'a pas cité la source de cette pensée.
En photo les mains de ma mère au travail.
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l’été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
– Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés ?
Ont-elles trempé dans des lunes
Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants ?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d’or ?
C’est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?
– Ces mains n’ont pas vendu d’oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n’ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d’ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l’usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d’échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L’éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d’hier ;
Le dos de ces Mains est la place
Qu’en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d’amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c’est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d’ange,
En vous faisant saigner les doigts !
Arthur Rimbaud, Poésies
(Ma mère est aveugle et ne peut plus travailler beaucoup comme avant mais je n'ai jamais eu honte de ses mains, ni des miennes d'ailleurs :)
Herr: es ist Zeit. Der Sommer war sehr groß.
Leg deinen Schatten auf die Sonnenuhren,
und auf den Fluren laß die Winde los.
Befiehl den letzten Früchten voll zu sein;
gieb ihnen noch zwei südlichere Tage,
dränge sie zur Vollendung hin und jage
die letzte Süße in den schweren Wein.
Wer jetzt kein Haus hat, baut sich keines mehr.
Wer jetzt allein ist, wird es lange bleiben,
wird wachen, lesen, lange Briefe schreiben
und wird in den Alleen hin und her
unruhig wandern, wenn die Blätter treiben.
Aus: Das Buch der Bilder
C'est un temps de cocooning : une bonne soupe (aux pois et lardons) ou un bon thé, au lit avec un bon bouquin.
Le long silence des âmes
Qui ne se connaissent plus
Et se taisent avides
Sans le savoir
Folie des uns folie des autres
Elles hésitent entre plusieurs signes
Et dorment d’un savoir abyssal
D’un silence de tombeau
Que la parole et l’épreuve seules
Peuvent réveiller
en mêlant.
Et puis je vous rappelle que le député qui a fait voter l'abolition de l'esclavage était Victor Schoelcher, un alsacien. bisous.
Je marcherai
Je construirai des ponts
J’aurai mal à la tête
Je ne sais pas d’où je vais sortir cela
Mais je vais le sortir
On m’aidera
On prendra soin de moi
On m’a déjà aidée
J’ai un enfant dans le ventre
Je ne dors plus
Et tout effort me devient si pénible
Barres de fer dans la tête au quotidien
Je ne sais pas d’où je vais sortir tout cela
Mais je vais le sortir
Sans médicaments
Je marcherai
Je construirai des ponts
Et pourquoi me brime-t-on ?
Il faut faire place à cet enfant
On m’aidera
On m’a déjà aidée
J’irai cette fois
Jambes transpercées par les épées
Je marcherai cette fois
Je ne ferai pas demi-tour
Oh mon Dieu donnez moi le sommeil !
S je dois souffrir ; je souffrirai
Si je dois plaquer mon mec je le plaquerai
Je trouverai un chemin
Je vais souffrir
Je le sais
Oh mon Dieu donne moi un chemin !
Je voudrai le sommeil et la patience
Pourquoi me brime-t-on ?
Je voudrais trouver le sommeil
Je marcherai
Je construirai des ponts
J’aurai mal à la tête
Je ne sais pas d’où je vais sortir cela mais je vais le sortir
On m’aidera
On prendra soin de moi
On m’a déjà aidée
Sans médicaments
Mon corps se transforme
J’ai du mal à me concentrer
Mon mec n’est pas là
Il fuit
Tout ça n’a qu’à aller tout seul
Et comment je vais le faire vivre l’enfant ?
J’en ai assez d’être pauvre.
Je marcherai
Je construirai des ponts
J’aurai mal à la tête
Je ne sais pas d’où je vais sortir cela
Mais je vais le sortir
On m’aidera
On prendra soin de moi
On m’a déjà aidée
Se pourrait-il que la nature
Soit le meilleur chimiste ?
Que ce qui est vivant est plus fort ?
Les substances chimiques sont mortes.
Pas un œuf,
Une plante séchée...
Se pourrait-il que la nature soit le meilleur chimiste ?
Ses recettes
Ont été améliorées de siècles en siécles
De millénaire en millénaire
Lentement.
L’homme apprenti sorcier,
Découvre,
Tente de maitriser son environnement,
Mais sa chimie est plus nocive que celle de la nature.
La nature est meilleure chimiste.
Elle a plus d'expérience...lol
Murmure, silence
J’ai du mal à écrire cela
Sonder le non-dit
Des mondes parallèles
Donner une nouvelle dimension aux choses
De part l’imaginaire
Et c’est bien sur
D’un trait
Il montre l’évident
Oublier le murmure pathologique pour sonder d’autres murmures
Et ouvrir des portes
Nouvelles à la guérison
Longtemps j’ai construit sur le même socle
Relisant, corrigeant
Ecouter les murmures
Pour m’ouvrir d’autres modes de guérisons
Par l’imaginaire
Murmures
Ecouter d’autres voix
Ecouter le silence
D’autres silences
Et jouer des gammes sur d’autres tons
Plus larges
Aller dans le vent
Vers ses pulsions qui achoppent sur le deuil
La maîtrise
Se forcer à faire des choses non naturelles
Forcer à ne pas se faire plaisir
Aller contre nature
De toute façon
Elle va à la déchéance
C’est trop facile
S’élargir
Imaginer d’autres paroles
Et d’autres voix que la sienne
Ecouter les poètes
Imiter les romancières
Tenter de prendre la voix de tel poète
Que cela fait du bien
Longtemps j’ai tant craint ce murmure
Cette fréquence radio
Cet acouphène
Les bruits familiers doivent laisser la place à d’autres
Pour écrire un nouveau poème
Qui pourrais-je écouter
De mon cerveau borné
Le Paris noir
La guerre d’Algérie
La révolte de Madagascar
Le Mékong
Mon cerveau borne est incapable d’écrire ce poème
Tenter d’écouter toutes ces voix
Je les entends qui murmurent telle une cacophonie
Je vous écoute
Voix
Oreille
Radio
En distinguer une
Image Flick.fr
Voici un poême qui décrit bien un moment de ma vie, le moment de ma vie où je devais me débrouiller pour la faire ma vie et d'ailleurs ça continue. Je dois continuer à me débrouiller avec ma
maladie.
Le pilote
Il y a un pilote dans mon bateau.
Il ne sait pas tout faire.
Bien souvent il ne comprend rien
Et surtout il n’a pas le temps.
Il rassemble bric et broc
Dont il ne connaît pas le nom
Et il pilote avec ces bribes,
Ces bouts de souvenirs et de sensations,
De savoir et de définitions.
Quand la tempête se lève
Si forte à l’étourdir
Et qu’il a peur,
Il se parle tout seul le pilote pour se rassurer.
Et bien souvent il se vouvoie.
Mon pilote n’est pas souvent sûr. Mais il pilote comme il peut
En essayant du mieux qu’il peut,
De croire qu’il va s’en sortir.
Mon pilote n’est pas un savant.
Quand il a le temps, il consulte ses copains, son entourage,
Et les manuels de pilotage,
Ou autres poésies, qu’il choisit de préférence,
Non égocentrique et concentré.
De temps en temps ça lui fait du bien
De voir que par le passé, d’autres pilotes,
Ont piloté des bateaux plus compliqués que le sien.
Et d’ailleurs jusqu’à présent,
Il a jamais fait d’accident.
Il est toujours là le pilote,
Avec son bateau.
Et il espère bien aussi,
Avoir le temps de composer lui aussi,
Un beau manuel de pilotage.
Le long silence des âmes
Qui ne se connaissent plus
Et se taisent avides
Sans le savoir
Folie des uns folie des autres
Elles hésitent entre plusieurs signes
D’un silence de tombeau
Que la parole et l’épreuve seules
Peuvent réveiller
en mêlant.
="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/2.0/fr/">
Ce/tte création est mis/e à disposition sous un contrat Creative Commons.
Les vents sont levés
La poupe avant geint
Elle brise mon corps
Et toutes voiles dehors
J’allume des lames vertes
Du sang se tous les mutilés
Anonymes.
Ce/tte création est mis/e à disposition sous un contrat Creative Commons.
Ce/tte création est mis/e à disposition sous un contrat Creative Commons.
Ah toujours construire dans le bordel
Sans trop savoir ce qu’on fait
Accepter le hasard
Jeter sa vie aux dés
Et partir dans des aventures
Renaître différente
Parmi les tunnels menaçants
Sortir sa tête de l’eau
Et accepter
D’aller replonger
Comme on jette sa vie aux dés
En comptant sur son corps
Legs de la nature
La conscience devient autre
La perception devient autre
Les sensations deviennent autres
Comme on jette sa vie aux dés
On compte sur son cerveau Legs de la nature
Pour tenir le coup
Personne ne s’en rend compte
Société d’ aveugles
On jette sa vie aux dès
Dans un étourdissement qui submerge
Je jette ma vie aux dés
C’est toujours ainsi
Que j’apprends
J’expérimente l’effort
Larguez les amarres
Le temps est écoulé
où j’écoutais des valses viennoises
où la confiance joignait sa force au souvenir,
où j’étais différente et retardée,
où je riais gaiement à côté des pommiers.
L’eau coule et ne s’arrête pas ;
Le temps passe et je suis Ce que j’étais ,
Un pendant du temps.
Les mimosas sont des fleurs
Dont je ne connais ni l’apparence ,ni l’odeur ,
Juste le nom
Adieu passage
C’est déjà les tourments
De ma vanité
Je ne rêve presque plus
L’eau déchire la neige de Noël.