Je vais essayer de vous parler d'une chose que j'ai comprise il y a longtemps, quand je lisais encore beaucoup.
Mes souvenirs sont lointains alors excusez-moi du manque de détails et de références. Pourtant il s'agit d'une chose bien simple et fort utile dans nos sociétés et pour nos jeunes : savoir choisir entre la passion et le vrai amour.
Dans l’œuvre de Stendhal, on peut faire la différence entre l’amour-passion qui a pour fin la mort et le vrai amour ( celui d’aimer l’autre pour ce qu’il est). Dans le « Rouge et le Noir », Julien Soral aime d’amour-passion la fière Mathilde mais dans « La Chartreuse de Parme » Fabrice Del Dongo aime Clélia du vrai amour.
Toute la littérature européenne depuis « Tristan et Iseult » conte l’amour-passion, celui qui mène à la mort et cela faisait longtemps que je voulais en parler.
Dans « Mensonge romantique et vérité romanesque », René Girard analyse cet amour-passion.
Il nous révèle que ce n’est pas une relation à deux mais à trois ( une relation triangulaire). L’amour-passion fonctionne par mimétisme ( en copiant).
Si l’on prend un jeune homme qui tombe amoureux d’une jeune femme, cela fonctionne ainsi :
Nous allons appeler Armand le jeune homme, Isabelle, la jeune femme et Robert son petit ami.
Robert et Isabelle sont amoureux.
Armand voyant l’image idillyque de ce couple se met à désirer follement Isabelle et à l’aimer d’amour-passion. Il finit par piquer Isabelle à Robert et tous deux vivent une folle passion qui va mal finir. (Ce genre d’amour est par exemple bien décrit dans « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen.)
En fait ce que désire vraiment Armand et de façon malsaine c’est Robert .
Le vrai amour est beaucoup plus paisible et plus simple. Il dure plus longtemps.
C’est un amour sans mimétisme. Encore une fois, on aime l'autre pour ce qu'il est. Seul cet amour peut permettre de construire durablement.