Aujourd'hui nous avons beaucoup de chance : en occident nous avons accès à tous les produits et les informations pour progresser et nous soigner. Après le plus difficile est de gérer le temps qu'on prend pour se soigner et progresser sans tomber malade ou avoir d'autres tuiles. Le plus difficile est la gestion du temps et la gestion du contentement de ce qu'on a.
On peut être sobre et heureux.
Je vis actuellement dans le séchoir à tabac rénové de mon arrière grand-père. Il travaillait souvent ici.
Il a vécu très vieux. C'était un homme très fortuné et nous en savons pas comment il a fait et très sobre.
Il se couchait très tôt tous les soirs et se levait tôt. Il disait qu'il fallait se lever de table en ayant encore un peu faim. Il avait fait la première guerre mondiale et avait eu de la chance ( il avait été affecté aux cuisines). Il était président du Conseil de Fabrique de l'église de mon village. Il avait de très bons amis du village de confession juive. Il faisait des choses lui-même comme une crèche en bois. Il mangeait du lard presque tous les jours. Quand il y avait un problème il ne s'énervait pas et regardait toujours quelle pourrait être la solution.
Je ne pense pas qu'il ait beaucoup voyagé, ni qu'il ait eu beaucoup de distractions dans sa vie. Tout son temps était consacré aux besoins du quotidien (qu'est ce qu'on va manger ? avons nous assez d'argent pour vivre ? pour ne pas auf dem Hof nuss kommen, c'est à dire pour ne pas avoir à vendre notre ferme et la transmettre aux enfants. Est ce que j'ai bien agi ? Est ce que j'ai assez donné de surplus de ce que j'avais ? Est ce que j'ai rahrt gemocht ( c'est à dire "est ce que j'ai agi de façon juste et selon mes moyens ?)
Toutes ces questions m'habitent tous les jours et cela me donne un sens de la continuité de la vie et m'inspire, me donne du contentement.
La conception de la vie a changé (on peut avoir du plaisir sans que cela soit un péché). Avec les moyens technologiques on peut avoir bien plus d'influence sur le monde qu'avant.
Mais pour moi revenir à la sobriété n'est pas un problème à condition que les besoins soient couverts bien sûr car je pense que mon ancêtre a eu une vie et une mort heureuse.
Peut-être que vous aussi avez un ancêtre comme ça ? Duquel vous pourriez vous inspirer ? Pour en tirer la force de s'adapter à cette nouvelle vie sobre.
Je voulais juste préciser que je ne l'ai pas connu. Il est mort quelques mois avant ma naissance. Mais on m'a raconté comment il était. ça ne fait rien. Je suis entourée d'ancêtres de toute façon :) comme vous :)
Et encore une chose : chez moi les personnes âgées travaillent et se rendent utiles à la famille jusqu'à ce qu'elles soient alitées et grabataires. Je sais que dans certaines maisons de retraite des pensionnaires aident les soignants et les cuisines. On peut imaginer des travaux d'épluchures des légumes (mon grand-père paternel ouvrait des noix à la fin de sa vie), d'arrosage etc. On pourrait donner une petite compensation en échange de ces petits travaux. Les personnes âgées pourraient ainsi encore se sentir utiles et valorisées. C'est bien les loisirs et les activités. Mais se sentir utile c'est plus valorisant. A condition qu'elles le souhaitent bien sûr.
Alors parait il je parle et je n'écoute pas. Ben moi j'aimerais bien écouter si on me parlais :) On peut parler aux gens. ça n'engage à rien.