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Saute : contre certaines dérives de l'écologie :

Voici une nouvelle que j'ai écrit vers 23 ans. Elle est le fruit d'un esprit tourmenté mais je la laisse tel quel.

En fait c'est juste pour dire qu'il y a des dérives dans l'écologie aujourd'hui et que bien qu'il faille faire des efforts je veux rester digne et il y a des choses que je refuse de faire. Pour survivre comme ce coriace de mon conte. (Je ne fais pas de soupe avec les épluchures de pommes de terre, je n'utilise pas le papier toilette lavable en tissu (il faudrait pour cela une machine à laver dédiée car bonjour Tiac), je ne garde pas mes déchets organiques dans une poubelle pour mettre dans la benne en été à cause des "insectes", je lave les boites de conserve pour mettre au tri, j'élimine les souris dans ma maison, etc)

 

-Saute , saute…

 

-Je ne peux pas….

 

-Mais tu sautes !

 

-Non…

 

 

Marie et Alex jouent à l’élastique. Comme ils ne sont que deux et que le jeu requiert deux personnes piliers et une personne sauteuse, ils jouent avec un arbre. C’est Marie la plus rapide au jeu après qu’elle ait longtemps hésité à sauter bien que ses os soient lourds et ses formes enveloppées. Car Alex a trouvé un truc : il l’énerve.

 

Marie ne sauta jamais aussi haut que le jour où elle vit cet homme  à la télévision : le coriace, quarante années de camps de concentration (nazis et bolcheviks). Le coriace était croate, méfiant, il refusait de parler toute autre langue que la sienne propre. Il racontait ses déboires aux caméras en esquivant les larmes. Quand on lui demandait pourquoi les bourreaux s’acharnaient ainsi sur les gens, il répondit : « Ils aimaient ça » .

 

A la fin de l’émission, il sortit une flamme en émail, la présenta aux caméras. Il ne faisait pas plus confiance à nos médias qu’au personnes qui l’avaient persécutées. Les gens riaient.

 

Il avait tenu quarante ans. Selon lui, sa victoire n’avait rien à voir avec la force. Elle tenait au fait qu’il ne s’était jamais abaissé à manger des os et autres détritus :il était resté digne.

 

« Jamais, avait-il dit, jamais ».Le mot à ne pas prononcer si tu tiens à être embauché dans n’importe quelle entreprise, lecteur : « jamais ».

 

Marie fut marquée par le coriace. Elle l’aimait, il lui faisait honte. Ainsi elle s’appliqua au jeu et sauta plus haut. Le coriace symbolisait l’insurmontable élasticité de l’être, l’incapacité de l’homme à se tuer tant qu’il n’a pas vaincu l’ennemi. Bizarrement le coriace symbolisait l’espoir.

 

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