750 grammes
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societe

L'ascenseur social est en panne

      

 

Et cela fait des dégâts.

Quand j’étais en hippokhagne, on ne m’a jamais expliqué comment on faisait une dissertation. Pourtant c’est par ce moyen qu’on était sélectionnés. On me l’a peut être expliqué mais en termes vagues. Le but était de sélectionner.

Je n’étais ni issue d’une famille d’intellectuels et mes parents ne voulaient pas consacrer trop d’argent à mes études car ils devaient investir dans leur ferme. La ferme c’est mon frère qui en a hérité. Donc souvent je mangeais très mal genre une baguette avec rien dessus à midi pour pouvoir m’acheter des bouquins, aller au cinéma avec les autres.

Pour les habits c’était beaucoup les puces. Mes parents me disaient que j’avais besoin de beaucoup d’argent pour mes études. Ils mettaient un point d’honneur à ce que je bosse au moins un mois chaque été. Mes amis ne bossaient pas l’été.

En hippokhagne un certain nombre de gens devaient être éliminé pour faire de la place. Ils en avaient trop pris. J’étais 25e de ma classe sur cinquante. Ils en ont pris 25.

Donc j’aurais du être prise. Mais non car le proviseur a inventé un truc. Il avait décidé de privilégier ceux qui ont fait des progrès au troisième trimestre. Ainsi une fille qui s’appelait Claire et qui venait d’une famille riche (ses parents étaient allé voir le proviseur) a été gardée alors qu’elle était bien moins bonne que moi parce que ses résultats étaient en progression au troisième trimestre.

Moi il avait même pas voulu me donner l’équivalence mais les profs ont protesté et je l’ai eu.

Je suis partie faire ma khagne à Metz. Aujourd’hui je travaille dans une école d’art et c’est encore pire que de mon temps.

Les élèves ont tous des prénoms originaux genre Amandine, Lénaïc, etc. La plupart des élèves ont fait une prépa à 20 000 francs pour être admis à l’école et la plupart des étudiants viennent de Paris (genre 16e).

Le seul « arabe » de l’école vient de Palestine pas des quartiers de notre ville. En médecine c’est pareil.

Prépas couteuses et sélection par le fric. Le savoir et la formation professionnelle c’est plus pour tout le monde. Les parents de mon copain sont d’origine malgache et sont devenus médecins mais je me demande si aujourd’hui ce qu’ils ont fait serait encore possible.

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Global et local



Nous l'avons tous constaté. Nous sommes à l'ère de la globalisation.
Pourtant ne soyons pas naifs! L'ère du régionalisme n'est pas terminé.
En effet les adeptes de la globalisation perçoivent souvent le régionalisme comme obsolète voir romantique. Pourtant, plus que jamais l'être humain a besoin de références pour se mouvoir dans le monde. Plus que jamais les politiques et l'économie misent sur une double stratégie : la stratégie globalisante, englobant tous les pays de la planète  reconnus pour leur intérêt et une stratégie répondant aux besoins spécifiques des régions.
Nous pouvons le constater en France avec la décentralisation, en Europe avec le développement des politiques interrégionales transfrontalières qui visent à aider les régions à mieux s'adapter à l'Europe.

Nous pourrions croire que les politiques européennes promouvant le développement des régions ne sont qu'une phase transitoire avant la réalisation de l'unité européenne.
Pourtant prenons garde car le développement culturel ne suit pas forcément le développement économique.
La culture reste étroitement liée aux traditions malgré les efforts des partisans de la globalisation pour s'en libérer.
En effet c'est à travers la culture que subsistent la frontière entre deux territoires : les différences architecturales, la langue, la gestuelle...etc 

De plus l'être humain plus que jamais a besoin d'une double référence : il tend vers la globalisation et a besoin d'informations de nature globalisante pour participer à la vie politique, économique, culturelle mais reste marqué par sa culture régionale, les us et coutumes légués par sa culture familiale, son histoire et a besoin de s'y référer pour évoluer dans la culture globale. Il a besoin d'un lieu qui fait vivre ses propres racines auxquelles il peut avoir recours en permanence.

L'histoire des régions, leur évolution, la production liée aux ressources du sol trouvent leur dévelloppement dans les avancées techniques de l'industrialisation à la conquête d'une modernité progressiste (production et transport surtout).

Cette époque nouvelle au travers de l'industrialisation, de la standartisation et d'une diffusion soumise à un processus de règlementation universel normalisant, s'oriente toujours davantage vers la globalisation dictée par des ambitions économiques qui ont trouvé dans les technologies de pointe leur moyen de propagation. Un concept qui pourrait faire croire que notre propre vie est devenue un produit commercial.

C'est ainsi que depuis la fin de la reconstruction qui a suivi la seconde guerre mondiale, ce mode de développement est fortement contesté par des groupes revendiquant leur autonomie politique, sociale et culturelle. Depuis plus de trente ans on peut parler d'un mouvement d'opposition à la "violence du centralisme et à ses ordres" et du refus de certains groupes de suivre l'évolution des forces productrices devenues incontrolables.

Les modèles économiques et sociaux que la globalisation impose sont souvent perçus comme négatifs à cause de la distance qu'ils prennent vis à vis de la dimension locale et qui tend à son abolition.

En revanche une culture figée dans sa tradition est en préril par ce qu'il est impossible d'arrêter la marche de l'histoire. On ne peut que s'y adapter.

Par ailleurs il est important de veiller à ce que la culture ne soit pas saccagée comme l'a déjà été l'environnement et les ressources naturelles.

La bataille entre culture et commerce fait rage. Sur les marchés globaux de la communication, la production culturelle fait concurrence à la production matérielle. Les nouveaux colosses de l'industrie ne sont plus Krupp, Fiat mais Time-Warner, Disney, Microsoft ou les Telecoms. Toutes les activités humaines semblent devenues des facteurs de commercialisation grâce à leur potentiel de médiatisation.

Cependant chez tout être humain le processus de développement se fait à partir des lieux, des évènements qui forment sa socialisation auxquelles s'ajoutent les connaissances acquises.

On peut être certain de son attache consciente ou inconsciente à la dimension locale qui représente ses racines. Et comme la société européenne se construit sur le développement culturel, celui des civilisations qui ont conduit le monde jusqu'au siècle dernier, son niveau de référence est encore principalement celui de sa culture et de son développement social et technologique. Dans cette perspective la dimension locale conseve toute sa signification et reste la base d'où peut s'articuler un futur.

D'après un texte de François BUKHARDT, Théoricien du Design et de l'architecture

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La société du y a qu'à

 

 

 

 

Mon copain ne prend pas le tram sans payer son ticket. Il dit : " Le plus difficile c’est de respecter la loi ". Je pense qu’il a raison. Pourtant c’est ce que tout le monde va être obligé de faire car Big Brother est dans la rue et ça ne va pas s’arranger. Maintenant la France c’est l’armée pour ne pas dire demain la Chine. Bonjour mondialisation.

 

En effet tout dans la société va vers le flicage et la contrainte : caméras partout, nouveaux système de flicage comme la biométrie et aussi la grande dictature de l’économie : ah les rapaces ! Eh oui maintenant quand vous demandez un dépannage Internet déjà vous payez la communication, ensuite on vous fait de la pub gratos que vous êtes obligé d’écouter ensuite on vous dit que l’attente durera cinq minutes et si vous choisissez d’attendre ils vous mettent un son insupportable dans les oreilles pour que vous raccrochiez et rappeliez : et c’est France Telecom enfin Orange donc un des opérateurs les plus chers. Je vous l’ai dit : des rapaces.

 

Aujourd’hui on vit dans une société où il faut se défendre becs et ongles pour ne se voir refiler des propositions commerciales ou à but humanitaire qui vont vous menez dans l’endettement. Il faut être très malin pour boucler ses fins de mois et user de systèmes de défense radicaux. Vous ne pouvez plus vous permettre d’être humaine, généreuse ça fait bien longtemps que c’est fini. En bref même si vous avez un peu de fric dans les moments ou vous êtes fatiguée les commerciaux arrivent à vous avoir, sans parler de ce cher trésor public dont les taxes reniflent le moindre sous que vous arriver à mettre de côté : des vraies torpilles renifleuses.

 

Après la dictature du bien se comporter niveau santé. Déjà si vous fumez vous aurez pas droit à certains soins. Y a qu’à arrêter de fumer. C’est la société du y’a qu’à.

 

En gros tout ce qui est néfaste, tous les trucs insidieux et parfaitement légaux comme la mal bouffe vendue dans les supermarchés eh ben d’abord on se fait du fric en le refilant aux gens et après on leur dit qu’ils sont pas responsables si ça tourne mal. Les gens qui s’en sortent sont des supers héros genre un mélange des qualités de Gandhi, Rimbaud, Al Capone et Baron de Rothschild. Les autres y payent les pots cassés, se tapent une maladie mentale, un cancer, un chômage, un divorce, etc… Et ce sera tout de leur faute.

 

Si vous permettez je vais vous citer une phrase de Kundera dans son livre sur l’art du roman : " L’avenir jugera et sans aucune compétence "

Kundera dit que le roman est mort en Europe. En gros pléthore de livres mais plus aucun roman comme en URSS sous Staline. Et un gros sentiments de paix et de tranquillité comme après toute mort ou lynchage. Enfin c’est que j’ai lu il y a quelques années déjà. De plus je peux pas vérifier si c’est vrai car j’ai pas le temps : je bosse que voulez-vous. Mais coté intellectuels français je pourrais pas vous en citer un aujourd’hui qui me fasse penser à Jean-Paul Sartre ou Camus. Pour moi le dernier grand, enfin le dernier qui ait dit un peu la vérité dans la lignée du roman c’est Kundera. Les autre y font comme moi. Ils écrivent des histoires et se contentent d’être des témoins de leurs temps : un temps de plus en plus contraignant et collectif à l ‘image de l’Europe, une société genre fourmilière où en a qu’une qui ait le droit de pondre. Ah si je pense à un vrai écrivain, quelqu’un qui dit des trucs vrais sur nous et notre société : Houellebecq. Mais est-ce du roman ? Sans doute. Sais pas. Pas le temps.

 

Vive l’humanité !

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